Akbou, Aqbu en kabyle (berbère), située dans la wilaya de Béjaïa, en Petite Kabylie dans la vallée de la Soummam, la plus grande vallée fluviale de Kabylie.
On désignaient le confluent de deux rivières par le mot arabe el-mlâga (La rencontre), ou el-mkeb (le versement). La racine de ce mot est Keb, dont les Kabiles on fait akbou, terme correspondant à mkeb. Le confluent de l'Oued M'hadjer (Le Bou Sellam de Sétif) et la rivière Oued Sahel, est nommé Oued Akbou (Rivière où deux autres se rejoignent, confluent) qui deviendra Oued Soummam, seul le nom Akbou continua a désigner l'endroit et par conséquent la petite ville qui s'y trouve. Cette rencontre de deux puissantes rivières d'Algérie s'effectue au pied occidentale d'une majesteuse montagne nommée Gueldaman ( Le Maitre des eaux) qui culmine à 974 mètres à Azrou Aïcha.
Patrimoine
- Site préhistorique de Gueldaman (Grottes de Gueldaman)
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Le mausolée d'Akbou, situé sur le piton d'Akbou est un monument funéraire datant vraisemblablement du IIIe siècle après J.-C. (cf. références bibliographiques : S. Gsell, J- P. Laporte et F. Kherbouche).
- Château de Petra
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- Mausolée turc
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Histoire
Le centre ville actuel d'Akbou est une création française, datant de 1874. Le point le plus remarquable est la présence d'un mausolée d'époque romaine, attribué à la famille numide romanisée de Firmus. Il se signale au milieu de la vallée de la Soummam.
C'est au tour du chérif Bou Baghla d'organiser le soulèvement de la Kabylie contre la conquête française. En 1851, il l'inaugure par un coup d'éclat : l'attaque contre l'azib que possède Sî ben 'Alî Chérîf, marabout de Chelatta, au bas de la vallée. Les Français décident peu après la construction d'un bordj, maison forte et maison de commandement pour protéger le marabout et, à travers lui, asseoir leur autorité sur le pays. Sî ibn 'Alî Sharîf a alors le commandement, en grande partie nominal, sur les Illoulen u-Sameur, les At 'Îdal et les Ouzellaguen. Le marabout obtiendra plus tard le titre de bash-agha de la part des Français, qui sied mieux à son amour-propre.
Akbou, à la confluence topographique et stratégique de la Soummam et de son affluent le Bousselam, fait partie du deuxième épicentre de l'insurrection de 1871. Celle-ci commencée dans la Medjana, sous la direction du bach-agha Mokranî, trouve un puissant relais à Seddouk, sous l'autorité de Cheikh Haddad, alors le personnage le plus en vue de la tarîqa Rahmânîya en Algérie. En effet, Seddouk fait alors partie du commandement de Sî Ben 'Alî Chérîf, dont le rôle dans le déclenchement de l'insurrection reste controversé et jamais mis au clair avec netteté. En tout cas, avec les premières opérations, il se réfugie dans son bordj.
Les troupes françaises mènent une répression impitoyable. Les terres les plus fertiles de la vallée de la Soummam sont séquestrées et vouées à la colonisation. C'est ainsi que s'élève bientôt un centre de colonisation qui prend le nom de Metz, pour accueillir des colons, dont certains viennent d'Alsace-Lorraine. Il s'agit de recréer en terre algérienne, ici en Kabylie, entendue au sens large, l'Alsace-Lorraine perdue au profit des Allemands. Pour asphyxier le deuxième foyer de l'insurrection, les Français détruisent de facto le bach-aghalîk de Chellata et établissent en lieu et place une commune mixte, regroupant les centres de colonisation nouvellement créés et les communes indigènes, formées sur la base des douars kabyles définis et créés ex-nihilo par le Sénatus-Consulte de Napoléon III.
Akbou est alors érigé en chef-lieu de la commune-mixte, qui prend son nom. C'est de là que date l'essor d'Akbou, qui jusqu'alors n'avait aucune importance réelle, ni démographique, ni politique. Akbou dirige désormais la Haute-Soummam. Les Français privilégient la plaine fluviale pour y attirer les populations et contrôler les montagnes environnantes.
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