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Geographie
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Histoire
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(Fort Charlet djanet, 1960) |
Le 6 mars 1916, le cheikh Amoud Ibn Mokhtar, chassé par les Français en 1911, attaque la ville à partir de Ghat où il s'était retranché. Il a le soutien d'Ingedazen ag Abakada, notable des Ajjer et d'Attici, ancien prétendant au titre d'aménokal des Kel Ahaggar. La défense constituée d'une cinquantaine de soldats, tous indigènes, mis à part deux Français tient 18 jours. Mais, à court de ressources, ils tentent une sortie et sont capturés quelques jours plus tard. Ils resteront en captivité dans le Fezzan jusqu'en 1918.
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(Le ksour de Djanet) |
Cependant ce n'est qu'un succès partiel, les troupes senoussies ayant réussi à se replier sur Ghat. Meynier songe à pousser son avantage dans l'oasis voisine, mais ses supérieurs le lui interdisent, ne souhaitant pas éveiller les inquiétudes des Italiens nominalement maîtres de Ghat. La colonne, éloignée de 900 km de ses bases et non ravitaillée est à court de logistique. Au vu du peu d'intérêt des territoires en question et des combats qui font rage en Europe à cette époque, la présence militaire française dans l'Ajjer est jugée superflue.
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(Le ksour de Djanet) |
Un repli général de Djanet est organisé le 3 juillet puis en décembre de Fort Polignac (actuel Illizi). Les forces françaises opèrent donc un retrait de 500 km vers l'ouest, laissant le soulèvement gagner tout le massif de l'Ajjer. Ce n'est qu'à l'automne 1918 que les Français reviennent dans la région. Le 28 octobre, un détachement parvient à Djanet qui est rebaptisée Fort Charlet. Des négociations entamées avec Amoud n'aboutissant pas, il est alors décidé de ne pas laisser de garnison sur place. L'oasis n'est définitivement réoccupée qu'en juillet 1920. Ahmoud continue sa lutte contre les Français jusqu'en 1923, date à laquelle il est expulsé du massif de l'Ajjer. Il se rend alors dans le Fezzan et aide les moudjahidines libyens dans leur lutte contre le colonialisme italien.
Economie
L'oasis de Djanet est relativement riche en eau et de ce fait une importante culture maraîchère s'est développée. La palmeraie importante de 30 000 palmiers produit évidemment des dattes, mais aussi la plupart des légumes (pommes de terre, betteraves, tomates...) et des fruits (olives, agrumes...) nécessaires à l'économie locale. Djanet est également un carrefour routier ou transitent des marchandises venant de Ghat dans le sud de la Libye et du Niger voisins.
Le tourisme organisé par les Touaregs s'est particulièrement développé ces dix dernières années et a permis à la ville de profiter de la petite industrie qui l'accompagne (petite hôtellerie, artisanat touareg local...). Djanet est devenue ainsi une des portes d'entrée de trois régions sahariennes différentes : le Tassili N'Ajjer à l'ouest, la Tadrart rouge vers le sud, et non loin de l'Akakus libyen. Cette région du Sahara est d'une diversité géographique importante (on y trouve pratiquement tous les types de déserts dans un périmètre assez réduit), et d'une grande richesse archéologique en raison de ses 5 000 gravures rupestres répertoriées, redécouvertes en 1934 et qui seraient datées, pour les plus anciennes, de la période florissante avant que le désert ne s'installe, il y a 12 000 ans environ.
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