
A une
centaine de kilomètres d’Alger, Dellys est une ville méditerranéenne typique où
s’harmonisent les styles berbère, andalou et ottoman, aussi bien
dans les techniques de construction que dans le décor des habitations. La qasaba de
Dellys, construite en 1068, surplombe la mer de 27 m. Elle se compose d’une hauteqasaba et d’une basse qasaba qui longe le port, comme à Alger.
Le bâti traditionnel de la qasaba se caractérise par la diversité des
modes de construction, fruit des différentes périodes historiques qu’a connu la
ville. On trouve des maisons de type méditerranéen musulman aux plans variés,
en forme de L, de U ou carrés. Elles sont toutes agencées autour d’une cour
centrale selon un mode d’organisation très fréquent au Maghreb et qu’on
retrouve en Italie du Sud. C’est une caractéristique de l’architecture
méditerranéenne qui s’inspire de l’atrium romain, déjà présente dans les
maisons sumériennes du troisième millénaire. On retrouve également d’autres
techniques architecturales méditerranéennes comme l’appareillage en pierre de
taille et en brique à la façon byzantine. Les escaliers en pierre sont
soutenus par de petites voûtes en plein-cintre comme on en trouve en Épire
(Grèce) et le remploi de fragments de colonnes et de chapiteaux en marbre
romains dans la construction de la muraille.
La qasaba de Dellys a la particularité de
rassembler plusieurs modes de couverture courants en Méditerranée, comme les
toits à tuiles rondes, ou à « tuiles canal » en
usage au Moyen-Âge pour les toitures à pentes faibles. Les toits en tuiles
rouges constituent une spécificité de l’architecture dellysienne.

Les caractéristiques architecturales andalouses qui
font de la qasaba un cas particulier au Maghreb sont le riyad, jardin
potager attenant qui s’ouvre à l’extérieur de la maison et que l’on retrouve à
Grenade. Quant à l’empreinte ottomane, on la perçoit dans l’entrée coudée qui
préserve l’intimité des habitants, surmontée d’une pièce en avancée sur la rue,
qui protège l’entrée du ruissellement des eaux de pluie.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire