nous ALGERIE, Terre d'Afrique: La hyène rayée (Hyaena hyaena)

01 février 2012

La hyène rayée (Hyaena hyaena)

Description 
Caractères généraux : C'est un grand Carnivore de la famille des Hyaenidae et à la taille d’un chien berger. Sa hauteur au garrot est de 65 à 80 cm, il mesure entre  1m et 1.2 et il pèse entre 25 et 45 kg. L' hyène a un  museau pointu ou camus, des yeux et oreilles assez grands, un cou moyen, et il est caractérisé par un dos tombant, (pattes postérieures plus courtes que les antérieures). Le nombre de doigts est de 5/4 - 4, le pouce et le gros orteil sont absents, la queue assez longue et le pelage court ou assez long. Sa tête est massive, museau fort, oreilles assez grandes, pointues, dos tombant, pattes minces,, queue assez longue ( 25 à 35 cm ), très touffue de la même couleur que le corps ou rayée de noir. Sur le cou et la croupe, longs jarres rudes et bourre épaisse, queue crinière érectile assez longue. La coloration de sa robe varie d'un gris à gris jaune, et elle présente sur les flancs 8 à 11 raies transversales noires bien marquées ou presque estompées, et 5 à 12 raies semblables sur les pattes. On retrouve sur le museau  2 raies sur les joues et gorge. Sa voix ressemble à un ricanement lorsqu'elle est surprise.  Lors d'une dispute pour la nourriture, elle émet un grognement, mais c’est une espèce silencieuse qui n’est bruyante que quand elle est effrayée.

Biologie 
Nourriture :
 L' hyène rayée (Hyaena hyaena) est un charognard opportuniste qu'on a souvent aperçu fouillant dans les dépotoirs, aux abords des villes. Elle se nourrit de petits mammifères, insectes, fruits, crottes d’ongulés, déchets de cuisine, et morceaux de cuir. Mais elle se caractérise par sa préférence pour les charognes, car elle en consomme beaucoup, ainsi que pour les restes laissés par d’autres animaux. La constitution plus frêle de cette hyène par rapport à la hyène tachetée a des conséquences importantes sur son mode alimentaire. Ne pouvant venir seule à bout de gros animaux, elle est obligée de se contenter de proies de petites tailles comme des rongeurs, des reptiles ou des oiseaux.

Ces sources de pitance sont plus éparpillées et moins faciles d'accès que les grands troupeaux d'ongulés pris pour cible par l' hyène tachetée. De ce fait, la recherche de nourriture nécessite de longues randonnées menées souvent en solitaire.


Comportement social : L' hyène rayée vit dans les régions sèches ou désertiques du Nord et de l’Est de l’Afrique ; en Inde ; Afrique du Nord et orientale. Elle est surtout nocturne. Le jour, elle se dissimule dans la végétation ou dans une tanière. Elle dispose d’un petit territoire autour de cette dernière. Les poils de sa crinière sont érectiles et se dressent en touffe en cas de peur ou d'attaque. Cela lui permet de paraître plus grosse et d'impressionner l'ennemi. Chassant et se nourrissant la nuit - elle peut  trotter pendant près de huit heures d'affilée et parcourir jusqu'à 30 Km pour chercher son repas - elle passe la majeure partie de la journée à dormir dans sa tanière ou à proximité de celle-ci dans des endroits semi-ombragés. Son  territoire peut dépasser 50 km². Généralement solitaire, elle vit en en couple à l’époque de la reproduction.

Reproduction : Les hyènes rayées vivent en petits groupes familiaux. Les contacts entre individus sont très importants. La reproduction a lieu tout au long de l’année. La gestation est en moyenne de 3 mois et la mise à bas a lieu au printemps.  Les portées comprennent 2 à 4 petits. 

Répartition
Distribution en Algérie : Au nord du pays et au nord du Sahara, sa présence plus au sud  n’est pas certifiée. Elle a été signalée à Aïn Ouarka où un individu a été empaillé et où on y a retrouvé un crâne. L’hyène rayée a été signalée depuis 1841 entre Arzew et Mostaganem et près d’Oran par Wagner. En 1884 : signalée à Adrar Ahnet par Monod. En 1896 : Taczanowski signala un individu tué à Biskra. En 1913 : à El-Goléa par Hartert. En 1930 : Skoldebran décrivit un spécimen près d’Alger. En 1934 : Seurat signala un individu capturé à Beni Abbès et offert au zoo, et un autre individu tué à El-Abiod Sidi-Cheikh. En 1937, Laurent mentionna que l’hyène était presque éteinte à Gouraya (Cherchell). Les informations les plus récentes nous parviennent du Djurdjura, où Daout mentionna sa présence en 1981. En 1985, De Smet, dont le questionnaire distribué aux services forestiers a donné un élan à la connaissance des mammifères, mentionna sa présence à Aflou, Telagh, Aïn Ourak (Laghouat), Aïn Khedra (Monts du Hodna), Aïn Naga (Biskra), Belloul (Saïda), Belezma (Batna), El-Bayadh, Bouchegouf (Guelma), Boudouaou (Alger), Cherchell, Doualia (Bogtob), El-Bayadh, El-Kala, Ghardaïa, Kherrata (Béjaïa), M'Chedellah (Bouira), Merdja, Mouzaïa (Blida) Naâma, Thniet El-Had, Ouled Fergoug, Saida, Sedjara (Mascara), Sidi Djilali (Saida), Sidi Okba (Biskra) Skikda, Tipaza, Youb (Saida). En 1989, Sellami et Belkacemi signalèrent sa présence à Mergueb (Djelfa). 

Observations
Un travail d’enquête auprès de forestiers nous a permis de savoir que cette espèce est en train de voir ses effectifs en progression, elle a été signalée à Hadjout en 1999 ( exemplaire tué ), Khenchela ( 2000 et 2004 exemplaires tués ); Capturée et en captivité a Batna ( Parc national de Belezma ), à Bejaia ( 1997 et 2005 )

Distribution au Maroc : Selon Cuzin, l'hyène rayée n'a été observée depuis 1986 "que dans les régions suivantes:  
Haut Atlas occidental,  centraloriental et saharien, où les observations sont rares (10 observations, dont 5 dans le Haut Atlas central ).
Anti Atlas occidentalcentral et Saghro-Ougnat, où les observations sont très rares (3 observations) 
Haut Draa- Tafilalet et partie orientale du Moyen Draa avec seulement 2 observations 
Moyen Draa occidentalBas Draa-NounAydar- OuarkzizSahara littoral et Seguia El Hamra, avec 20 observations, 7 d'entre-elles étant localisées dans le Sahara littoral. 
La régression de l'espèce est donc évidente, l'essentiel des observations se concentrant dans le nord du Sahara occidental, et, dans une moindre mesure, dans le Haut Atlas, surtout central. [...] La collecte de données biologiques et le lancement de programmes de recherche permettraient de mieux suivre l'évolution des effectifs, et de cadrer les mesures de gestion. La faiblesse des effectifs implique que ces actions soient entreprises très rapidement." (Cuzin, 2003)

Distribution dans les autres pays d'Afrique : Tunisie; Libye; Egypte; Mauritanie; Mali; Niger; Tchad; Soudan... (Selon Le Berre, 1990)


Par Mourad AHMIM




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