(territoire carthaginois avant la Première Guerre punique vers 264 av. J.-C) |
Les Phéniciens dans leurs efforts d'étendre leur réseau commercial dans tout le bassin méditerranéen commencèrent à essayer d'établir des contacts avec les populations du Nord de l'Algérie dès 1250 av. J.-C.. Après la fuite de la princesse Elyssa au Maghreb oriental (actuelle Tunisie) qui y fonde Carthage en 814, les Carthaginois essayent de pousser leurs navires jusqu'en Ibérie (actuelle Espagne).
(le tombeau de massinissa) |
Les côtes du Maghreb parsemées de hauts-fonds et de récifs étant difficiles à naviguer pour les navires primitifs des Carthaginois, ces derniers fondèrent avec l'accord des populations locales avec lesquelles ils entretenaient des liens commerciaux des comptoirs tous les 30 à 40 kilomètres le long de la côte algérienne, une distance équivalente à une journée de navigation par la mer. C'est ainsi que les comptoirs phéniciens de Annaba, Skikda, Collo, Jijel, Béjaïa, Dellys, Alger, Tipaza, Cherchell, Tenes, Bethioua et Ghazaouet sont établis. Ces comptoirs jouent un rôle aussi crucial dans le commerce en Méditerranée, que dans l'évolution des cultures locales par le biais des échanges d'idées et de communications. Ces comptoirs servent quelques siècles plus tard aux Numides qui vont les occuper puis aux Romains qui les colonisent et les utilisent pour la conquête de l'Algérie. Les Carthaginois réussissent si bien dans leur commerce qu'ils établissent des comptoirs même à l'intérieur des terres au Nord de l'Algérie au sein de localités existantes telles que les comptoirs de Sarim Batim, que les Numides appellent Cirta (actuelle Constantine) ou Tiddis a 17 kilomètres de Cirta.
De cette pénétration des Carthaginois au milieu des populations africaines devait résulter une sorte de fusion qui aboutit à une large communauté ethnique et culturelle. La civilisation de Carthage avait pu s'imposer peu à peu mais à leur tour certaines coutumes indigènes marquèrent celles des Carthaginois. Par cette « africanisation », qui l'enrichit encore, la civilisation punique appartient authentiquement au patrimoine culturel nord-africain.
Selon Jérôme Carcopino, « Il est hors de doute que ces colonies ont, à la longue, formé autant de foyers d'une civilisation mixte qui, de proche en proche, s'est propagée du littoral vers le continent et a fait prévaloir sur toute l'Afrique du Nord, et pour des millénaires, l'esprit de Carthage. »
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