Dans une ruelle d’Algérie, on croise souvent
des silhouettes blanches se faufilant, de manière gracieuse, au milieu de la
foule, nous rappelant ainsi notre identité et notre histoire, c’est le haïk…
Cette étoffe, symbole de pudeur et de
noblesse, tenait et tient toujours une grande place dans notre société. Ce
vêtement se porte de différentes façons selon les régions et se caractérise par
une grande sobriété, à la différence des vêtements portés pour les fêtes à
l’intérieur d’une grande richesse (karakou, blouza, fergani ou encore la
chedda).
Appelé Haïk, Hayek, ce voile blanc avait un
aspect pratique non négligeable. A l’époque, il préservait la blancheur de la
peau de la femme qui pouvait également cacher ses bijoux et éloigner ainsi le
mauvais oeil. Il permettait aussi à la bourgeoise de se démarquer car, en le
portant, elle affichait son rang social élevé.
Différents types de haïk existent en Algérie : El haïk El-Kssa, filé de
laine fine, el haïk El-Meremma (la fouta blanche) qui est un voile plus léger
que le précédent et plus précieux, car tissé de soie pure et rayé de fils d’or
et d’argent, et enfin, il y avait le «houiek», fait de soie, de ftoule et de
guergueffe et que la jeune mariée portait la veille de ses noces, ne se
dévoilant que le jour de son mariage !
Par rapport aux couleurs, on remarque qu’il est
d’un blanc immaculé à Alger, à Tlemcen et Oran alors qu’à Constantine, il est
noir. Et cela en signe de deuil, à un bey décédé. En effet, les constantinoises
portent la "mlaya" en guise de haïk.
Mais bien au-delà
de sa matière ou de sa couleur, la femme se distingue dans l’art et la manière
de le porter. En effet, tantôt, la femme qui le porte envoie un symbole de
pudeur (soutra), tantôt il forme un objet de séduction.
Ce qui est certain c’est qu’il sublime la
beauté de la femme. En effet, plus on cache, plus on laisse place au fantasme
et à l’imagination…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire