Période préhistorique et Antiquité
Les vestiges de la présence
humaine en Algérie remontent à 400 000 ans, âge attribué aux restes de
(l’Atlanthrope) découverts dans les sédiments du lac préhistorique Ternifine
(Tighennif près de Mascara), en Oranie. L’Atlanthrope, contemporain du
Sinanthrope et du pithécanthrope de Java dont les ossements ont été retrouvés
au milieu des outils de pierre taillée qu’il fabriquait, a séjourné. L’homme
est déjà présent, vers 400 000 av. J-C, sur le rivage Atlantique, comme le
témoignent les outils retrouvés, les plus ancestraux, d’ailleurs, d’Afrique du
Nord.
Période islamique
Mascara est une ville des tribus
zénètes et principalement la région des Béni Rached, tribu berbère zénète. Vers
le Xe siècle, les Banou Ifren fondent Ifgan ou Fekkan au sud-ouest de Mascara
après avoir détruit la ville d'Oran dans la guerre contre les Fatimides. Les
Maghraouas occupent Mascara à la même époque.
Ibn Khaldoun a séjourné au Sud de
Mascara dans le château qui appartient à Ibn Selama. C'est en ces lieux que Ibn
Khaldoun commence l'écriture de son livre El Mokadema (Les Prolégomènes).
(Les monts de Beni Chougrane, près de Mascara) |
(En 1988) |
Période ottomane
Sous la Régence ottomane, Mascara
succède à Mazouna comme capitale du beylik occidental après la reprise d'Oran
par les Espagnols en 1732, puis reste occupée par les Turcs après le transfert
de la « capitale » à Oran en 1792.
La ville est habitée par beaucoup
de familles andalouses ayant préféré l'exil après la chute de Grenade en 1492,
puis en 1609 (date de l’expulsion générale des morisques). Les Kouloughlis et
les tribus non-makhzens se révoltent fréquemment au XVIIIe siècle.
(Fantassia) |
La colonisation française
En 1832, le chérif de la famille
des Idrissides, Abd el-Kader choisit la ville de Mascara comme capitale et
s’installe dans le palais des beys. La ville est alors en plein essor : Oran et
Mostaganem, conquises par la France, ont perdu une partie de leurs habitants,
ce qui favorise le développement commercial de Mascara. Abd el-Kader déplaça
ensuite sa capitale à Tagdempt (près de Tiaret).
(Mascara- Oued Bouhnifia) |
Le 7 décembre 1835, le maréchal
Clauzel, secondé par les généraux Oudinot, Perrégaux et d’Arlanges prend la
ville de Mascara. Elle a été entièrement abandonnée par les Arabes, qui ont
tous quitté la ville. Les Arabes, considérant la progression française comme
inéluctable, ont pillé la ville avant de la quitter, et massacré une grande partie
des Juifs qui y vivaient. Ces Juifs, autant par leurs pratiques culturelles que
par leur activité économique, étaient pourtant très bien intégrés à la vie
locale. Abd el-Kader, se trouvant loin de la ville, ne put remettre de l’ordre,
les combattants se trouvant auprès de lui l’abandonnant pour participer au
pillage. Après avoir pris la ville, les troupes françaises l’incendient et la
quittent immédiatement.
L’intervention du jeune duc
d’Orléans permet d’obtenir que les 1000 Juifs survivants accompagnent la
retraite de l’armée française et échappent à un nouveau massacre. Mais ils ne
peuvent suivre la progression des soldats : certains meurent en chemin,
d’autres parviennent à Mostaganem ou Ora1, ayant tout perdu. Un certain nombre
des Juifs ayant survécu au massacre et restés à Mascara, sont ensuite enlevés
par Abd el-Kader, à la fois par mesure de rétorsion contre une communauté jugée
traîtresse collectivement, et pour conserver des artisans utiles à l’effort de
guerre des Arabes.
En 1838, les nombreux Juifs
réinstallés à Mascara quittent à nouveau la ville. En 1839, lorsque la France
recense les Juifs de Mascara, seuls 240 d’entre eux sont restés ou revenus à
Mascara. La ville est reprise une dernière fois par le maréchal Bugeaud, le 30
mai 1841. Là encore, plusieurs centaines de Juifs sont contraints de suivre Abd
el-Kader dans sa fuite, et plusieurs centaines sont tués dans les combats. La
communauté juive de Mascara s’élève à 345 membres en 1851.
(Oliveraie dans la region de Mascara) |
Sous la domination française,
Mascara devient une sous-préfecture. Joseph Valentin Voisins d’Ambre
(1805-1890) est sous-préfet de 1858 à 1868.
D'après un article d'Ahmed Amiri,
un îlot berbérophone continuait d'exister dans la région de Mascara jusqu’en
1936. D'autres études, plus anciennes, avaient constaté au contraire une très
faible présence berbérophone en Oranie, constituée de rares îlots, Mascara
étant arabophone.
L’indépendance
Un maquis du FLN s’est implanté
autour de Mascara pendant la guerre d’indépendance. Favorablement située pour
ce genre de combat au pied de l’Atlas tellien, Mascara a connu un autre de ces
maquis, cette fois tenu par les GIA, dans les années 1990.
Culture
De la fin du XIVe siècle au début
du XVe une célèbre confrérie fit son apparition en Algérie : c’est celle de la
Kadriya. C’est Sidi Mahieddine Abou Mohammed Abdel kader al-Jilani (1079-1166)
qui donna naissance à la confrérie Kadriya qui porte son nom. Les Kadriyine se
fixèrent à Mascara et à Tlemcen vers 1466 après la reconquête de l’Espagne par
les chrétiens. L’ordre des Kadriya donna naissance à la zaouïa de Sidi
Mahieddine, le père de l’Emir Abdelkader, à celle de cheikh d’Oued El Kheir
dans la wilaya de Mostaganem et à plusieurs autres zaouïas implantées dans
différents lieux du pays.
C’est sous la férule de la zaouïa
de la tarika Kadiriya de Mascara que l’émir Abd el-Kader engagea la lutte
contre les Français. Les débuts de la colonisation française correspondent à la
période de la fondation des zaouïas d’obédience chadeliya. Tandis que l’armée
de Bugeaud achevait ses conquêtes, un grand nombre de cheikhs prestigieux de
zaouïas des tarika chadliya et khalouatia levèrent l’étendard de la révolte.
Viticulture
La région de Mascara est connue
pour ses vins (coteaux de Mascara). Les vignobles datent des premières années
de la présence française et ses vins ont été primés dès 1858.
(Emir Abd el-Kader en 1860 à Mascara) |
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