Le Mémorial du martyr ou Sanctuaire du martyr est un monument aux morts surplombant la ville d'Alger, érigé en 1982 à l'occasion du 20e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie (5 juillet 1962), en mémoire des morts de la guerre.
Le Mémorial du martyr est situé sur les hauteurs d'Alger, dans la commune d'El Madania, à l'ouest du Bois des arcades, à l'est de la cité Diar el Mahçoul et au nord de l'esplanade du centre commercial Riadh El Feth. Il surplombe le quartier du Hamma (commune de Belouizdad) et le jardin d'essai au nord. Le monument a été élevé sur l'emplacement d'un ancien fort militaire.
Formé de trois palmes stylisées qui se rejoignent à mi-hauteur, ce monument en béton construit par la société canadienne Lavalin, d'après une maquette réalisée à l'École des Beaux-Arts d'Alger sous la direction de Bachir Yellès, s'élance jusqu'à une hauteur de 92 mètres. Les trois palmes supportent, à 47 mètres du sol, une tourelle de style islamique d'un diamètre de 10 mètres et d'une hauteur de 25 mètres, surmontée d'un dôme de 6 mètres. L'ensemble repose sur une esplanade où brûle une « flamme éternelle » et recouvre une crypte, un amphithéâtre et un musée (le musée du Moudjahid) souterrains.
Construction
Le projet de construire un mémorial en mémoire des morts de la guerre d'indépendance est à l'origine une idée du président Houari Boumédiène. Sa réalisation se fera cependant sous la présidence de Chadli Bendjedid, son successeur, à Alger. La société Lavalin est chargée des études et de la construction du monument. Plusieurs artistes algériens y participent, comme le peintre Bachir Yellès, le calligraphe Skander Abdelhamid ou le sculpteur polonais Marian Konieczny.
La réalisation de l'ouvrage est un véritable défi technologique en raison des contraintes inhérentes à la géométrie de l'ensemble, en particulier la courbure des palmes, à la situation du site au bord d'une falaise abrupte et à la forte sismicité de la région. Pierre Lamarre, directeur de l'ingénierie et de la conception structurale, Claude Naud, expert en planification et en méthodes de construction, de concert avec Bachir Yellès, imaginent une solution qui se révèle décisive et innovante. On fait reposer les palmes sur des rotules, et le bétonnage est réalisé à la verticale jusqu'à une hauteur de 50 mètres. Dans un second temps, on les fait basculer jusqu'à se rejoindre, pour enfin continuer le bétonnage jusqu'au sommet.
Neuf mois (du 15 novembre 1981 au 5 juillet 1982) auront été nécessaires à l'édification de cette œuvre architecturale. Le monument est inauguré par le président de l'époque Chadli Bendjedid en février 1986.
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