nous ALGERIE, Terre d'Afrique: La bijouterie touareg

13 août 2011

La bijouterie touareg

   L'outillage de l’artisan touareg est très archaïque, il consiste en un soufflet en peau de mouton, un chalumeau à bouche, une cisaille, quelques poinçons, des creusets et des limes.

Pour fabriquer ses bijoux, il utilise les deux procédés les plus courants :
le moulage et le martelage. La ciselure et le repoussage au poinçon sont les techniques de décoration dont il se sert pour dessiner ses motifs géométriques : points, lignes, triangles … qui accompagnent la plupart des bijoux.
L'argent et le cuivre qui constituent la grande majorité des bijoux.Il existe des parures réalisées avec des coquillages, des pierres ou des dents d'animaux.Telles les parures préhistoriques, elles gardent toujours cette même fonction prophylactique et magique chez les Touareg .

Parmi les bijoux, la préférence va aux pendentifs pectoraux, bagues et boucles d'oreilles. Certaines catégories de bijoux sont réservées exclusivement aux femmes noires : ce sont les chevillières, les anneaux de laiton, les colliers de coquillages, etc.

Entre toutes les parures, pour la Targuia, c'est la têreout – pendentif pectoral – qui représente . la pièce maîtresse. 
C'est une pièce triangulaire en argent de 10 à 14 cm de côté à la base de laquelle sont suspendues trois autres pièces triangulaires, munies chacune de petites pendeloques appelées techâtchât . Ces lignes, points et cercles obtenus par repoussage au poinçon forment avec les sept clous du grand triangle l'essentiel du décor. Le pendentif se porte, suspendu à un fil au milieu de la poitrine.

- Tasralt . C'est un pendentif en argent ayant la forme d'un losange. Il est décoré de motifs incisés et des fils torsadés. Le bord inférieur est agrémenté de techâchât.
 
- Tineralt . La forme de ce pendentif en argent est assez particulière (losange à bords concaves, pourvu d'un anneau de suspension). Ce bijou fabriqué par les artisans du Hoggar autant que par ceux d'Agadès ou d'autres régions est plus connues sous l'appelation de « croix d'Agadès ».

- Khomessa . Les Touareg attribuent à ce pendentif formé de cinq losanges un pouvoir magique et le portent autour du cou.

- Téreout n'azref . C'est un étui d'amulettes très répandu parmi les habitants du Sahara et dont la signification magique est encore plus marquée. Il peut être fabriqué dans un métal comme dans du cuir. Ceux exposés étaient en argent et pourvus d'un décor ciselé.

- Si la targuia aime bien se parer de ses pendentifs, elle préfère par-dessus tout ses bagues ( tisegin ) dont la forme et les dimensions s'accordent bien avec leur destination. Il faut dire que la bague est un bijou très particulier puisque très souvent il sert à contenir des produits de beauté. 


Chez les Kel-Ahaggar on découvre des bagues à chaton rond en tronc de cône. Elles contiennent parfois dans leur petite cavité quelques petites graines qui sonnent et dont la tradition en a fait un porte-bonheur. Le volume du chaton atteint parfois des proportions énormes.


Le décor est toujours ciselé et se compose essentiellement de croix et d'étoiles. Les bagues sans chaton, à l'aspect massif, semblent être de tradition ancienne. Les deux anneaux notamment, au corps marqué de petits étranglements circulaires rappellent beaucoup les bracelets circulaires trouvés sur le squelette de Tin-Hinan (Reine des Touareg). 
Ces anneaux sont destinés à être portés à l'auriculaire, la partie plate venant se placer entre l'annulaire et l'auriculaire. Les bagues en forme de pyramides étagées proviennent probablement du Soudan.
Tandis que les bagues du Touat et Tidikelt sont facilement reconnaissables à leur forme carrée ou ronde et leur décor granulé et filigrané. Certaines possèdent un chaton ouvrant destiné à contenir des pommades embaumées et même des parfums. La petite chaîne sert à maintenir le couvercle fermé.

- Les boucles d'oreilles ( tizabatin ) sont habituellement faites en argent. Elles ont la forme d'un anneau de 5 à 10 cm. Celles portées par les hommes et les enfants peuvent être de diamètre plus petit. Plutôt que les suspendre au lobe de l'oreille, très souvent les femmes préfèrent les fixer à une natte de cheveux à hauteur de l'oreille.

- Les bracelets ( ihebgan ) sont une parure portée indifféremment par les hommes et les femmes. Bracelets en perles de verre, en corne, en cuivre et en argent. Le premier type est constitué par un assemblage de petites perles de verre multicolores maintenues serrées autour d'un anneau de peau, et de manière à en recouvrir entièrement la face extérieure. 
Parmi les bracelets en argent l' un d'entre eux est un anneau massif à section octogonale et dont les extrémités sont garnies d'un cube en argent massif. Il existe d'autres bracelets en argent creux de différentes factures (Tidikelt, Touat, Soudan …) avec un décor granulé et qui étaient réservés aux femmes noires. 


Venant se placer au-dessus du coude, les bracelets pour hommes sont faits plus souvent soit dans une pierre particulière de couleur noirâtre – Alouter , soit dans un verre de cristal blanc opaque – Tâhôka .

- Clés de cadenas à l'origine,l a clé de voile ( asâru ouan afer ) est devenue la parure utile que la femme fixe au bout du pan de son voile rejeté en arrière pour le maintenir en position.
Les femmes noires utilisent un anneau de laiton en guise de contrepoids.


3 commentaires:

  1. J'adoreeeeee !

    ** Laurence **
    ps: merci pour toutes ces découvertes. Mes rêves seront rayonnant cette nuit.

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  2. Bonjour Laurence !
    Attendez de découvrir la bijouterie berbère. Je vous prépare un long article sur le sujet.
    @ Bientôt . . .

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