" En tournant le cap Caxine, Alger se découvre : immense carrière de pierre blanche étincelante au soleil. " (Notes du voyage en Algérie de 1841)
Vue générale d'Alger, Chandelier dessinateur et Walter lithographe ; Vue extraite de l'album Bettinger © CAOM
Vue générale d'Alger, Chandelier dessinateur et Walter lithographe ; Vue extraite de l'album Bettinger © CAOM
" C'est un lieu si bizarre, si différent de tout ce que j'ai vu, si tumultueux et si plein de contrastes que j'en ai encore moi-même l'imagination toute troublée et que je ne sais trop qu'en penser et qu'en dire (.) Figure-toi le grouillement de toute cette multitude bigarrée et tu n'auras encore qu'une idée incomplète de la première vue de cette ville singulière qui, au milieu du désordre qui y règne, semble pourtant douée d'une vitalité singulière et présente l'image d'un chaos dont un monde va sortir. "
(Lettre à son épouse, 9 mai 1841)
Le port, la Santé à Alger, prise au daguerréotype par Bettinger, Champin lith. ; Vue extraite de l'album Bettinger © CAOM
Alger
" Alger présente cependant l'image d'une grande ville jouissant d'une grande prospérité. L'énergie que montrent ses habitants au milieu de tant de périls et de misère est étonnante. Il est évident qu'ici les âmes sont montées un ton plus haut et plus ferme qu'en France. " (Lettre à Louis de Kergorlay, 23 mai 1841)
Alger, mosquée d'Ab der Rhaman, vue prise de la porte Bab-el-Oued, prise au daguerréotype Walter lithographe ; Vue extraite de l'album Bettinger © CAOM
Juives au balcon
" Prodigieux mélange de races et de costumes, arabes, kabyles, maures, nègres, mahonnais, français. Chacune de ces races qui s'agitent ensemble dans un espace beaucoup trop étroit pour les contenir, parle un langage, porte un habit, accuse des mœurs différentes. Tout ce monde s'agite avec une activité qui paraît fébrile ."
(Notes du voyage en Algérie de 1841)
Juives au balcon, Alger par Théodore Chassériau, 1849 ; Paris, musée du Louvre © Photo RMN/Daniel Arnaudet
La grande mosquée d'Alger
" Et puis, quel climat ! quel ciel pur, quelle lumière vive et vivifiante, enfin je quitterai Alger avec un véritable regret pour aller retrouver le froid et les brouillards de Paris. "
(Lettre de Marie Mottley à son beau-frère Édouard, 26 novembre 1846)
Grande mosquée à Alger, prise au daguerréotype Lerebours lithographe Callow ; Vue extraite de l'album Bettinger © CAOM
La kasba d'Alger
" Le soir, course à la Casauba. Alger vieux nous paraît un immense terrier de renard : étroit, obscur, enfumé. Population qui, à cette heure, semble oisive et dissolue. Cabaret indigène où se trouvent des filles publiques maures qui chantent et où l'on boit du vin. Mélange des vices des deux civilisations. Tel est l'aspect extérieur. " (Notes du voyage en Algérie de 1841)
Alger, vue de la Kasba, prise au daguerréotype Walter lithographe ; Vue extraite de l'album Bettinger © CAOM
Constantine
" Dans cette saison, ce pays est un des plus beaux et des plus sains qu'on puisse habiter. Mais nous y sommes retenus prisonniers entre quelques collines. Au-delà, nous ne possédons que ce que couvrent nos camps, en exceptant toujours la province de Constantine où règne le calme le plus parfait et une sécurité très grande. "
(Lettre à son père, 12 mai 1841)
Constantine, el Kantara (vue prise de Mansourah), prise au daguerréotype Walter lithographe ; Vue extraite de l'album Bettinger © CAOM
La famine
" La population indigène est pour le moment complètement soumise et dans un état d'abattement complet: . . . "
" Ce qui ajoute à la soumission des Arabes, c'est leur extrême misère. De tous côtés, on venait demander du grain ? La famine règne dans la province d'Alger et sévit d'une manière horrible dans celle d'Oran. Vivre est le seul soin qui préoccupe en ce moment tous ces pauvres gens-là " (Lettre à Francisque de Corcelle, 1er décembre 1846)
Une rue à El Aghouat par Eugène Fromentin ; Douai, musée de la Chartreuse © Photo RMN/ Droits réservés
Alexis de Tocqueville Écrivain et homme politique français (1805-1859). Magistrat, il étudia aux États-Unis le système pénitentiaire et en revint avec un ouvrage politique capital, De la Démocratie en Amérique (1835-1840), qui devint aussitôt la bible des partisans du libéralisme politique. Il fut ministre des affaires étrangères du 2 juin au 30 octobre 1849. En 1856, il publia L’ancien régime et la Révolution où il montre que la révolution a accompli les tendances profondes de la monarchie française (centralisation administrative et désagrégation des corps constitués). |
Deuxième lettre sur l'Algérie (1837)
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