Gueldaman est un site préhistorique algérien, constitué de plusieurs grottes
naturelles, situées à proximité de la ville d'Akbou, dans la vallée de la Soummam, dans la wilaya de Béjaïa, en Petite Kabylie.
Le site préhistorique de Gueldaman
L'Adrar Gueldaman est situé sur la rive droite de la
Soummam à l’Ouest d’Akbou. Il constitue la terminaison occidentale de la chaîne
tellienne des Babors. Il s’étend sur 7 km et présente une crête dentelée plus
ou moins sinueuse, qui s’élève d’Ouest (alt. 556 m) en Est (alt. 898 m). Dans
le prolongement de son extrémité occidentale, sur la rive gauche de la Soummam,
à hauteur du point de confluence entre l’oued Sahel et l’oued Bou-Sellam,
s’observe une petite éminence rocheuse sub-conique, le piton d’Akbou (alt. 431
m). Les versants N-W et S-E de l’Adrar Gueldaman sont situés respectivement sur
les territoires des communes d’Amalou et de Bouhamza (ancien nom : Ighil
Aberkane).
Sur le versant S-E de l’Adrar Gueldaman, à 507 m
d’altitude, au-dessus du hameau de Tasfart, s'ouvre la première grotte
préhistorique (GLD1) qui a livré une documentation archéologique au début du
XXe siècle et au cours des récentes recherches préhistoriques entreprises
depuis 2010 par le CNRPAH (Centre national de recherches préhistoriques
anthropologiques et historiques, Alger). En 2010 deux autres grottes
préhistoriques(GLD2 et GLD3) furent découvertes par les chercheurs du CNRPAH.
Dans chacune d’elles, des indices d’une occupation humaine ont été recueillis.
Un pas hors du temps
Le dos voûté sous le poids du gibier
chassé, le groupe de chasseurs gravit lentement la pente raide menant vers la
grotte. Un énorme quartier de rhinocéros sur les épaules, celui que tout le
monde appelle «Amoqrane», le chef du clan, ouvre la marche, la large peau de
bête qui le couvre jusqu’aux genoux dégoulinant de sang coagulé. Tout en haut
de la montagne, à l’entrée de la grotte, le reste du clan, composé de femmes,
d’enfants et de vieillards les attendent. Des cris de joie gutturaux saluent
bruyamment le retour triomphal des chasseurs partis à l’aube. Aguellid N’waman,
«Dieu de l’eau», source de toute vie, s’est montré généreux avec le clan en lui
accordant de nombreuse prises. Ce soir tout le monde mangera à sa faim.
Cette scène imaginaire aurait très bien pu se passer il y a plusieurs milliers d’années sur le flanc sud de Gueldaman. Si nous ne savons pas encore grand-chose de ses lointains ancêtres dont nous ignorons presque tout du mode de vie, des moyens de subsistance et des croyances, la grotte, par contre, est toujours là. Conservant jalousement dans ses entrailles son trésor d’archives sédimentaires plusieurs fois millénaires et riches d’informations. Elle ne se donne à voir qu’aux plus hardis, capables de se hisser jusqu’à atteindre les crêtes dentelées du Gueldaman sous lesquelles elle cache son entrée. Nous sommes sur le territoire de la commune de Bouhamza, près du village de Bouhithem, à quelques encablures de la ville d’Akbou, plus exactement sur le versant sud de ce massif calcaire aride qui s’étire comme un dinosaure géant le long de la rive droite de la Soummam. Une montagne connue sous le nom de Gueldaman et dont l’origine ferait référence à «aguelid» et à «aman», qui serait une divinité liée à l’eau.
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