nous ALGERIE, Terre d'Afrique: El Hadj Mohamed Tahar Fergani, le maître absolu

12 mars 2012

El Hadj Mohamed Tahar Fergani, le maître absolu


De son vrai nom Reganni, fils de Cheikh Hamou, célèbre chanteur de hawzi, il est né le 9 mai 1928 à Constantine. Epaulé par son frère Abdelkrim, il s’initie à la broderie, un métier très prisé dans sa ville natale, puis, à l’âge de 18 ans, il décide de se consacrer entièrement à sa vocation première qui est la musique. Il débute comme joueur de fhel (petite flûte) dans l’orchestre d’Omar Benmalek, avant de se tourner vers le genre charqi (oriental, d’inspiration égyptienne) au sein de l’association Toulou’ el Fadjr (l’aurore). Sa voix chaude et puissante impressionne dans l’interprétation de chansons d’Oum Kalthoum ou de Mohamed Abdel Wahab. Un peu plus tard, après s’être essayé au style hawzi (populaire des faubourgs de Tlemcen), sur les conseils avisés du fameux Cheikh Hassouna Amin Khodja, il s’oriente vers le malouf, le genre, d’origine andalouse, le plus enraciné à Constantine, mais également à Annaba, à Tunis et à Tripoli, dont son père lui enseignera les bases essentielles.

En 1951, à Annaba, il se fait remarquer à un concours musical, dont il remporte le premier prix, et, dans la foulée, enregistre un premier album qui l’impose, à la fois, comme chanteur populaire et maître du malouf. Au contact des grands maîtres de l’arabo-andalou algérien, tels Dahmane Ben Achour ou Abdelkrim Dali, il perfectionne son art, parvenant à maîtriser le répertoire des trois écoles : l’algéroise et sa sana’a, la tlemcénienne avec son gharnati et, bien sûr, la constantinoise avec son malouf plus vif qu’ailleurs.

Primé en plusieurs occasions et honoré tant sur le plan national qu’international, Hadj Tahar Fergani demeure l’une des références majeures et l’invité incontournable de toutes les manifestations culturelles où la qualité artistique prime sur l’effet de mode. Son sens mélodique aigu, son génie sans pareil dans l’improvisation, la richesse de son style, sa virtuosité dans le maniement du violon, tenu à la verticale, et son audace à dépasser ses limites ont fait école et, pour lui, c’est la plus belle des récompenses pour une aussi longue carrière, encore en mouvement.

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