Djamila Bouhired (née en 1935) est une femme militante du FLN durant la guerre d'Algérie.
Née dans une famille de classe moyenne d'un père algérien et d'une mère tunisienne, elle est scolarisée à l'école française (il n'y en avait pas d'autres). Elle rejoint le Front de libération nationale durant ses années étudiantes. Elle travaillera plus tard comme officier de liaison, membre du « réseau bombes » et assistante personnelle de Yacef Saadi, chef de la Zone Autonome d'Alger pendant la bataille d'Alger. Elle dépose, le 30 septembre 1956, une bombe qui n'explose pas dans le hall du Maurétania. Elle recruta Djamila Bouazza qui, elle, déposa le 26 janvier suivant une bombe très meurtrière au Coq Hardi.
En avril 1957, elle est blessée dans une fusillade et capturée par les parachutistes. Elle est soupçonnée d'être une poseuse de bombe, inculpée pour ses actes, torturée et condamnée à mort. Son exécution est stoppée par une campagne médiatique menée par Jacques Vergès et Georges Arnaud. Ils écrivent un manifeste, publié la même année aux Éditions de Minuit, Pour Djamila Bouhired. C'est, avec le livre d'Henri Alleg La Question, l'un des manifestes qui alerteront l'opinion publique sur les mauvais traitements et les tortures infligés par l'armée aux combattants algériens. Devant le tollé international soulevé par sa condamnation, elle est finalement graciée et libérée en 1962.
Après sa libération, elle travaille avec Jacques Vergès -qu'elle épousera en 1965- sur Révolution africaine, un magazine centré sur les révolutions nationalistes africaines. De son mariage avec Vergès, elle a eu deux enfants, Meriem et Liess Vergès. Le 20 novembre 1995, elle a une petite-fille, Fatima Nur Vergès-Habboub, de sa fille Meriem et du mari de celle-ci, Fouad.
Sa vie a été adaptée au cinéma par Youssef Chahine dans le film Djamilah, sorti en 1958.
Chahine, pour la rencontrer, se rendra en Algérie en pleine guerre d'indépendance, mais n'y parviendra pas. Son parcours est aussi évoqué dans la première partie du film L'Avocat de la terreur, consacré à Jacques Vergès.
Elle se distinguera par sa discrétion, loin des médias, des cercles officiels et de tous les lieux de pouvoir.
Aujourd'hui âgée plus de 75 ans, Djamila Bouhired est malade et elle n'a pas les moyens de se soigner. Indignée devant l'indifférence des autorités algériennes, elle a décidé, comme un ultime recours, de lancer un appel à l'aide à ses concitoyens.
« Bonjour, je suis Djamila Bouhired, condamnée à mort en 1957 par le tribunal militaire d’Alger. » C‘est par ces mots que l’ex-combattante du FLN a débuté sa lettre publiée dans le quotidien El Watan. Elle y décrit son dénuement, sa maladie, sa détresse, comme un appel au secours, cette lettre a suscité un énorme élan de solidarité à son égard.
Alors l’ex-combattante du FLN a décidé de devenir le porte-parole de ces anciens combattants. Dans une lettre ouverte adressé le 9 décembre 2009 au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, elle écrit :
« Monsieur,
Je me permets d’attirer votre attention sur ma situation critique. Ma retraite et la petite pension de guerre que je perçois ne me permettent pas de vivre convenablement. D’ailleurs, mon épicier, mon boucher, ma supérette pourront témoigner des crédits qu’ils m’accordent.
Il ne m’est jamais venu à l’esprit de compléter mes revenus par des apports frauduleux qui, malheureusement, sont très fréquents dans mon pays. Je sais que certains authentiques moudjahidine et moudjahidate sont dans la même situation, probablement plus critique. Je n’ai pas la prétention de les représenter ici, mais au poste où vous êtes, vous ne pouvez ni ne voulez connaître leur dénuement.
Ces frères et sœurs, dont l’intégrité est connue, n’ont bénéficié d’aucun avantage. La somme qui leur serait allouée ne pourrait dépasser les honoraires généreux attribués aux députés et sénateurs, ainsi qu’à vous-même et à tous les alimentaires qui vous entourent. Ainsi, je vous demanderais de ne plus nous humilier et de revaloriser notre dérisoire pension de guerre afin de vivre dans un minimum de dignité le peu de temps qui nous reste à vivre.
Avec mes sentiment patriotiques. »
Née dans une famille de classe moyenne d'un père algérien et d'une mère tunisienne, elle est scolarisée à l'école française (il n'y en avait pas d'autres). Elle rejoint le Front de libération nationale durant ses années étudiantes. Elle travaillera plus tard comme officier de liaison, membre du « réseau bombes » et assistante personnelle de Yacef Saadi, chef de la Zone Autonome d'Alger pendant la bataille d'Alger. Elle dépose, le 30 septembre 1956, une bombe qui n'explose pas dans le hall du Maurétania. Elle recruta Djamila Bouazza qui, elle, déposa le 26 janvier suivant une bombe très meurtrière au Coq Hardi.
En avril 1957, elle est blessée dans une fusillade et capturée par les parachutistes. Elle est soupçonnée d'être une poseuse de bombe, inculpée pour ses actes, torturée et condamnée à mort. Son exécution est stoppée par une campagne médiatique menée par Jacques Vergès et Georges Arnaud. Ils écrivent un manifeste, publié la même année aux Éditions de Minuit, Pour Djamila Bouhired. C'est, avec le livre d'Henri Alleg La Question, l'un des manifestes qui alerteront l'opinion publique sur les mauvais traitements et les tortures infligés par l'armée aux combattants algériens. Devant le tollé international soulevé par sa condamnation, elle est finalement graciée et libérée en 1962.
Après sa libération, elle travaille avec Jacques Vergès -qu'elle épousera en 1965- sur Révolution africaine, un magazine centré sur les révolutions nationalistes africaines. De son mariage avec Vergès, elle a eu deux enfants, Meriem et Liess Vergès. Le 20 novembre 1995, elle a une petite-fille, Fatima Nur Vergès-Habboub, de sa fille Meriem et du mari de celle-ci, Fouad.
Sa vie a été adaptée au cinéma par Youssef Chahine dans le film Djamilah, sorti en 1958.
Chahine, pour la rencontrer, se rendra en Algérie en pleine guerre d'indépendance, mais n'y parviendra pas. Son parcours est aussi évoqué dans la première partie du film L'Avocat de la terreur, consacré à Jacques Vergès.
Elle se distinguera par sa discrétion, loin des médias, des cercles officiels et de tous les lieux de pouvoir.
Aujourd'hui âgée plus de 75 ans, Djamila Bouhired est malade et elle n'a pas les moyens de se soigner. Indignée devant l'indifférence des autorités algériennes, elle a décidé, comme un ultime recours, de lancer un appel à l'aide à ses concitoyens.
« Bonjour, je suis Djamila Bouhired, condamnée à mort en 1957 par le tribunal militaire d’Alger. » C‘est par ces mots que l’ex-combattante du FLN a débuté sa lettre publiée dans le quotidien El Watan. Elle y décrit son dénuement, sa maladie, sa détresse, comme un appel au secours, cette lettre a suscité un énorme élan de solidarité à son égard.
Alors l’ex-combattante du FLN a décidé de devenir le porte-parole de ces anciens combattants. Dans une lettre ouverte adressé le 9 décembre 2009 au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, elle écrit :
« Monsieur,
Je me permets d’attirer votre attention sur ma situation critique. Ma retraite et la petite pension de guerre que je perçois ne me permettent pas de vivre convenablement. D’ailleurs, mon épicier, mon boucher, ma supérette pourront témoigner des crédits qu’ils m’accordent.
Il ne m’est jamais venu à l’esprit de compléter mes revenus par des apports frauduleux qui, malheureusement, sont très fréquents dans mon pays. Je sais que certains authentiques moudjahidine et moudjahidate sont dans la même situation, probablement plus critique. Je n’ai pas la prétention de les représenter ici, mais au poste où vous êtes, vous ne pouvez ni ne voulez connaître leur dénuement.
Ces frères et sœurs, dont l’intégrité est connue, n’ont bénéficié d’aucun avantage. La somme qui leur serait allouée ne pourrait dépasser les honoraires généreux attribués aux députés et sénateurs, ainsi qu’à vous-même et à tous les alimentaires qui vous entourent. Ainsi, je vous demanderais de ne plus nous humilier et de revaloriser notre dérisoire pension de guerre afin de vivre dans un minimum de dignité le peu de temps qui nous reste à vivre.
Avec mes sentiment patriotiques. »
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