Le musée de Bordj Moussa est un fort espagnol bâti au
16ème siècle. Il a été restauré et transformé à plusieurs reprises.
Le Fort Bordj Moussa a d'abord été utilisé comme fort militaire durant la période turque puis comme prison durant la colonisation sous le nom de Fort Barral maintenant c'est un musée depuis 1989. Il recèle des trèsors datant de la préhistoire jusqu'à notre époque contemporraine.
Le Fort Bordj Moussa a d'abord été utilisé comme fort militaire durant la période turque puis comme prison durant la colonisation sous le nom de Fort Barral maintenant c'est un musée depuis 1989. Il recèle des trèsors datant de la préhistoire jusqu'à notre époque contemporraine.
Edifié
sur les ruines du Palais de l’étoile, le fort Bordj Moussa a été construit par
les Espagnols, et plus précisément par Ferdinand de Navarro. (seul document
retrouvé : plan de masse réalisé en 1539). Il servira de château impérial sous
le règne de Charles Quint (l’Espagnol qui a régné au 16e siècle).
Le
fort est un chef-d’oeuvre d’architecture, et, malgré les contraintes du temps,
et des intempéries, il tient encore debout sur ses piliers. A l’époque
espagnole, il se constituait de trois grandes salles ; deux salles latérales,
une terrasse centrale, et deux autres petites formant les tours de contrôle.
Les murs ont plus de deux mètres d’épaisseur. Le côté nord du fort en forme de
«V» servant à cerner l’ennemi. En 1555, Salah Raïs Pacha, ordonnera à
l’Espagnol Alfonso Di Peralta, de quitter les lieux et Béjaïa, après sa défaite
face aux Turcs. Ces derniers occupèrent le fort et lui donnèrent le nom de
Bordj-Moussa.
Pour
revenir à l’origine de ce nom, revenons à l’époque où les Espagnols occupaient
encore le fort. Ce dernier, et sous l’égide des Turcs sera assiégé par les
autochtones qui voulurent s’en emparer. Hélas, la bataille sera rude, et sept
valeureux guerriers (R’djel Essabaâ) prirent l’initiative de se sacrifier en
s’introduisant dans l’enceinte du fort, où ils furent exécutés tous les sept
par les soldats espagnols. Le premier de sept combattants portait le prénom de
Moussa, d’où dérive donc le nom de Bordj Moussa attribué par les Turcs à ce
fort en reconnaissance au premier homme qui a osé s’aventurer dans le camp
ennemi.
Les
habitants de la ville firent du courage des sept hommes une légende. La légende
de R’djel Essabaâ. En 1833, les français ayant envahi Béjaïa s’emparèrent de
Bordj-Moussa, et le dénommèrent Fort-Barral en l’honneur du général Barral, qui
succombera à ses blessures tout près de ce fort, à l’hôpital de Béjaïa. Il sera
enterré à l’intérieur du fort, avant d’être rapatrié en France.
A
l’époque française, le fort connaîtra plusieurs transformations. La grande
salle sera divisée latéralement en deux pour former un rez-de-chaussée et un
premier étage (l’administration). Un carré sera aussi pratiqué dans le plafond
pour permettre le passage des monte-charges. Des cellules seront aussi
construites pour enfermer les détenus.
Après
l’Indépendance, de 1962 à 1964, Bordj Moussa sera occupé par l’ALN puis sera
livré à lui-même jusqu’en 1987, quand il subira des travaux de réaménagement,
et abritera le musée de Béjaïa dès le 1re novembre 1989. Ce musée a été
transféré de ses anciens locaux situés sous la terrasse de la place Gueydon, et
qui sont actuellement le siège de Radio-Soummam.
Ce
musée, construit en 1902 par un certain J.Cazaubon, a été classé monument du
patrimoine français le 17 novembre 1903. L’actuel musée de Béjaïa situé à
l’intérieur du fort Bordj Moussa, occupe une grande salle au rez-de-chaussée.
Quelques tableaux ornent ses murs, et des stèles datant de l’époque romaine
accueillent le visiteur.
Un
étalage de pierres taillées de la période néolithique, outils, bijoux de la
période préhistorique s’étalent sous les bacs vitrés auprès des grattoirs,
hachoirs, etc. don d’un historien -Debroudj - qui, aux dires des uns, avait
retrouvé ces objets dans une ancienne grotte: la grotte d’Ali Bacha sur le mont
de Gouraya (grotte située approximativement, et dont on ne retrouve aucune
trace). On retrouve aussi dans la collection de ce même historien, des
ossements humains, et d’animaux, des perles, et des os d’autruche.
L’époque
romaine sera représentée par des stèles-épitaphes, de la poterie, des vases
funéraires, des fragments de mosaïque, des pièces de monnaie, et la collection
en plâtre des Raïs Numides, la monnaie Hammadite et Almohade illustrent
l’époque médiévale.
On
retrouvera aussi dans ce musée des objets plus récents: pièces de monnaie,
poterie, sculpture...
Pour
la sculpture, le musée de Béjaïa pourrait se vanter d’avoir la fameuse NEO-BID
de Camille Claudel (pièce principale du musée), qui représente une femme
blessée au sein droit par une flèche. Elle est inspirée d’une légende grecque.
D’autres sculptures existent aussi dans ce musée: celle de Just-Becquet (Samson
et Dalila), de J. Esconla (Satire), et de S. Erica (Foehr), une copie du
voilier italien qui a fait naufrage sur les côtes de Jijel, le buste de
l’empereur Caracola fils de Septime sévère.
Le
musée détient aussi une collection de peintures d’Emile Aubry (peintre français
né à Sétif) et autres peintures anciennes et contemporaines. Malheureusement
ces tableaux n’ont pu être exposés par manque d’espace. Un projet d’ailleurs
est en cours pour la construction d’une soupente qui sera aménagée en galerie
d’art.
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