Au mois de juillet
1501, les Portugais lancent une expédition pour tenter d'accoster sur la plage
des Andalouses. Il faudra attendre le débarquement de Mers-el-Kébir, en 1505,
pour voir l'Espagne s'engager dans la première expédition organisée contre Oran. La
cité comptait alors environ 25 000 habitants.
La prise de la ville par l'armée
du cardinal Francisco Jiménez de Cisneros, commandée par Pedro Navarro, eut
lieu le 17 mai 1509. Après l’occupation du port de Mers-el-Kébir (1505), et
celui de la ville d’Oran (1509), la ville fut désertée, puis totalement occupée
par les troupes Espagnoles.
Dès 1509, le Cardinal Ximenes entreprit la
construction sur les ruines de la mosquée Ibn El Beitar de l'église Saint
Louis, qui domine la vieille ville des deux côtés. En 1554, le gouverneur comte
d'Alcaudete fit alliance avec le sultan marocain Mohammed ech-Cheikh contre les
Turcs alors installés à Alger, et parvint à maintenir encore la présence
espagnole. Les Espagnols procédèrent à des travaux de restauration de la
forteresse destinée à loger les gouverneurs de la ville. « Les fortifications
de la place se composaient d'une enceinte continue, surmontée de fortes tours
espacées entre elles, du château proprement dit, ou casbah ». Le gouverneur
espagnol « établira son quartier général dans ce donjon ». Longues de plus de
deux kilomètres et demi, ces fortifications comprenaient de nombreux forts,
bastions et tours-vigies.
(El Peñon Alger) |
(El Peñon Alger) |
Au XVIe siècle, les Espagnols font ainsi d’Oran une
place forte et construisent une prison sur un éperon rocheux près de la rade de
Mers-El-Kebir. Ce lieu était peuplé par de nombreux singes (los monos en
espagnol) qui donnèrent son nom à la forteresse. Les déportés espagnols
enfermés à La Mona pouvaient apercevoir leur famille une fois par an, le
dimanche de Pâques. La mona était le nom du gâteau qu’emportaient avec eux les
pèlerins à la Vierge et les visiteurs au Murdjajo. En 1563, Don Álvarez de
Bazán y Silva, marquis de Santa-Cruz, fit construire au sommet du pic de l'Aïdour
le fort de Santa-Cruz. En 1568, Don Juan d’Autriche visita Mers-el-Kébir puis
Oran. Les juifs d’Oran n’eurent pas la vie facile avec les Espagnols,
considérés comme des ennemis de la religion. Les juifs qui habitaient Ras El
Ain et le Ravin Blanc furent expulsés hors d’Oran par les Espagnols à partir de
1669 et durent habiter la montagne de La Corniche Supérieure (Misserghin).
(La Porte d'Espagne à Oran) |
Malgré ces fortifications, la ville était l'objet
d'incessantes attaques jusqu'au pied même des remparts. En 1701, Le Rozalcazar,
ou Bordj Lahmar, ou encore Château Neuf, était considéré comme la plus grande
des fortifications de la ville d’Oran. C'est ainsi qu'en 1707, Moulay Ismaïl,
sultan du Maroc ayant tenté d'en forcer la défense, vit son armée décimée. La
ville, dès lors, connaît une croissance continue : il lui faut gagner de
l'espace et de l'air au-delà des remparts. La démolition des murailles est
menée à bien sur plusieurs années. C`était en cette période que les espagnols
s'enferment à l’intérieur du fort, par manque de ravitaillement, ils se
nourrissaient pour la première fois de la fameuse calentica (en Espagnols
caliente veut dire chaud) ou Garantita. En 1770, Oran est une ville de 532
maisons particulières et 42 édifices, une population de 2 317 bourgeois et 2
821 déportés libres se livrent au négoce. Sous le roi d’Espagne, Carlos III et
les partisans de la conservation de la ville s’affrontent. Entre 1780et 1783,
le ministre Floridablanca proposa a l’Angleterre d’échanger Oran contre
Gibraltar.
En 1510, Ferdinant le Catholique attaque la ville
d'Alger. Les Espagnols l'assiégèrent et bâtirent sur un îlot de la baie d'Alger
une forteresse, le Peñón d'Alger, destinée à bombarder la ville et à empêcher
son approvisionnement. Salem ben Toumi chef des Beni Mezghenna demande l'aide
des Turques.
(Porte du fort Santa Cruz à Oran) |
Pedro Navarro prend Béjaia en 1510 à 1555. Il y
arrive le 5 janvier 1510 avec 5 000 hommes et attaque la ville. Abderrahmane
oppose 10 000 soldats, qu'il lance immédiatement contre les Espagnols en cours
de débarquement. En même temps, il les bombarde de la ville. L'assaut est
néanmoins repoussé, grâce notamment à l'artillerie de marine. La riposte
espagnole commence immédiatement, avec des bombardements maritimes et
terrestres. L'essentiel de la bataille se déroule dans la ville. À la fin,
Abderrahmane réussit à prendre la fuite et il y aura plusieurs morts. La
renommée de Navarro et le récit de ses exploits militaires
(Le Château Neuf vu depuis l'ouest, vers 1835) |
incitent les rois
d'Alger, de Tunis et de Tlemcen à prêter l'hommage au roi d'Espagne et à
libérer tous leurs prisonniers chrétiens. Cependant en 1514, grâce à une
attaque combinée des Kabyles menée par Sidi Ahmed ou el Kadhi à la tête de 20
000 hommes et des Turcs par la mer la ville de Bejaia sera libérée de la
présence espagnole temporairement. Les Espagnols en seront ensuite
définitivement expulsés en 1555 par les ottomans dirigés par Salah Raïs pacha.
Selon d'autres sources, Abdel Aziz fils du Saint
Sidi Abderhamen (maître de la Kalaâ des Béni Abbès et fondateur de la Zaouia et
descendant desIdrissides) fait sa soumission aux Espagnols et il était opposé
aux Zwawas (allié au royaume Koukou) par le passé. Pedro Navarro fait
construire le Fort Moussa à l'Est de Béjaia.
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