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12 juillet 2012

Alger, principal nid de pirates barbaresques


Comment, en 1543, François 1er qui vient de s’ allier aux Turcs, seul roi de la Chrétienneté a s’ être sali de cette traitrise alors que toute l’ Europe est en guerre contre les Turcs. La « course Barbaresque a Alger » décrite içi par Mary Reed donne une bonne image de la perfidie des Turcs d’Alger envers le roi de France. Leur hébergement a Toulon rappelle facheusement leurs comportements dans toute l’ Europe. Jugez-en.

Alger est ici l’exemple et le symbole de la côte barbaresque dans son ensemble. C’est la Reconquista et l’expulsion des Morisques d’Espagne qui donne une nouvelle dimension à la violence maritime et côtière.



(Alger1680)



(Barberousse)

L’installation des frères Barberousse crée la Régence d’Alger et donne au corso musulman une assise territoriale solide ; les autres régences et les autres ports de départ n’ont pas la même puissance (mais malgré tout, la côte des Barbaresques est un tout et Alger n’en est qu’une partie) ; en se faisant vassale de l’Empire Ottoman, Alger se soumet à une souveraineté lointaine et de plus en plus fictive, mais dont le seul nom tient en respect les puissances européennes ; cette circonstance explique probablement la longue survie de ce nid de pirates qui n’était pourtant pas, en soi, une puissance militaire telle que l’Europe ait dû s’en accommoder pendant trois siècles.

Même un allié n’est pas à l’abri de la prédation, comme François 1er en fit l’expérience avec son allié Barberousse. A peine arrivés, à sa demande, à Toulon, les Barberousse se plaignent que leur troupe n’a rien à manger, et font comprendre qu’ils entendent vivre sur le pays. Claude Farine écrit :

«… « Presque tous les habitants de Toulon durent quitter la ville, abandonner leurs maisons, leurs métiers… pour faire place à des alliés pires que des ennemis… Les matelots enlevaient les jeunes garçons et les emmenaient esclaves sur leurs vaisseaux. Toutes ces atrocités se commettaient impunément. Barberousse, en véritable maître, ne permettait pas qu’on sonnât les cloches dans les églises…»

Les 30000 pirates de Barberousse sont installés à Toulon pendant tout l’hiver 1543/1544, la cathédrale est transformée en mosquée, mais pour autant, on ne les voit pas se battre pour le Roi de France. Celui-ci finit par payer une rançon pour obtenir leur départ (ref : Jacques Heers, livre cité en sources).

Les raïs (capitaines) d’Alger font vivre toute la ville par le produit de leur courses, et sont à même de poser leurs conditions. Progressivement, ils s’affranchissent de tout pouvoir politique, même local, si bien que le butin devient un but en soi.

Par exemple, vers 1580, d’après de Grammont (Ouvrage cité en bibliographie), Morat-Reis, un capitaine vénéré par ses pairs, « se vantait de ne pas connaître une nation au monde à laquelle il n’eut pris au moins deux vaisseaux », » ajoutant que « tout ce qui se rencontrait sur mer était de bonne prise, et qu’on avait le droit de courir sus à son propre père. »

Le corso, devenu plus que jamais un but en soi, prend des proportions inouïes au début du XVIIème siècle. De Grammont signale : « De la fin de 1628 au milieu de 1634, la France, qui fut cependant la moins éprouvée des nations maritimes, perdit 80 navires d’une valeur d’environ 5 millions, et dut racheter ou laisser renier 1831 captifs. » On rappellera que la France était alors en principe protégée par un Traité de Paix.

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