Un premier nom apparait, c’est
SUFAT qui désigne la future Ain-Témouchent. Les Phéniciens débarqués deux cents
ans avant notre ère sur les les rivages de la méditerranée et en particulier
dans la région qui va l’embouchure de la moulouya à la future Oran, « moment »,
pourrait-on-dire, , à SUFAT pour y commercer et faire découvrir aux Berbères
leurs propres divinité. La déesse Coelestics ou Tanit y a son temple.
C’est en 119, sous le règne de
l’empereur romain Hadrien, et entre deux révoltes des indigènes , que son
procurateur Seius Avitus crée un poste militaire appelé Proesidium Sufative. Les Légions des nouveaux occupants romanisent
les noms berbères (souf=eau) et Sufat change son nom en Oued Sénane des Arabes
qui donne encore son nom à la vallée. Mais le latin reprend ses droits :
Albulae sera le nouveau nom de cette ville que nous connaissons grâce aux
nombreuses ruines romaines.
Après l’administration militaire,
l’administration civile prend le relais car, à la fin du second siècle, on se
trouve en présence d’une population civile qui s’ouvre au commerce et à
l’agriculture. Cette population est constitué d’anciens soldats et d’indigènes
romanisés . Une administration municipale existe et on a accroché au nom
Albulae de Respublica. Un nom a été retenu comme principale édile en 299 :
Fortunatus.
L’invasion Vandale succède au
Romains. Des révoltes berbères ont lieu de temps à autre sans pour autant
affaiblir l’autorité de Hunéric, mais il arrivera que les Maures boutent les
vandales jusqu’à Cherchell. On note à cette époque, en 508, l’existence d’un
roi des tribus maures et berbères du nom de Masuna dont le territoire s’étend
de Lamoriciére et au-delà d’Albulae , jusqu’au
Sersou.
L’invasion arabe de Sidi Okba sur
l’Oranie a eu pour conséquence l’islamisation de ces Berbères qui malgré leur
résistance sont emportés par l’impétuosité des nouveaux arrivants. Ceux qui
prennent possession des lieux d’Albulae en 699.C’est à cette époque que les
quelques envahisseurs construisent le Ksar Ibn Senan. Certaines familles
berbères chrétiennes ont cohabité avec ceux-ci et l’historien arabe El Békri
qui raconte avoir vu à Tlemcen une église fréquenté par des Chrétiens au X siècle,
se souvient être passé par Ain-Témouchent , avoir connu ce Ksar , entouré
d’agréable jardins arrosés par l’Oued Senan.
Malgré ces retournements de
situations pendant au moins trois siècles, Albulae est restée dans son
ordonnance des débuts et a gardé son aspect ville romaine. Mais la suite est
mal connue. On sait qu’un terrible tremblement de terre a détruit la ville au
VII siècle.
L’invasion arabe de Sidi Okba sur
l’Oranie a eu pour conséquence l’islamisation de ces Berbères qui malgré leur
résistance sont emportés par l’impétuosité des nouveaux arrivants.Ceux-ci
prennent possession des lieux D’Albulae en 699. C’est à cette époque que des
quelques envahisseurs construisent le Ksar Ibn Senan .
On assiste alors, chez ces
berbères à des revirements , des conversions à l’Islam, puis des retournements
à la fois chrétienne.Mais ils font cause commune avec les Arabes et leur chef ,
le berbère Tarikh , pour participer à l’invasion de l’Espagne en 711.
Après le soulèvements berbères et
les désordres du VI siècle, les Zenata , immense fédération de tribus ,
occupent Ain-Témouchent et en particulier l’une d’elles les Maghraoua , qu’on a
dit chrétienne. Cette tribu, avec son chef khalid attaque une armée arabe, dans
un combat appelé « le Combat des Nobles « .Soumise au Idrissides , puis aux
Omeyades de Cordoue , la tribu se dispute contre une tribu-soeur , les Béni
Ifren.Ces derniers occupent la région et l’on sait que Yala est son chef en 949
et qu’il est tué dix ans plus par les Fatimides.
Les Béni Ifren rejoignent la
région du Maroc oriental.
Les Idressides règnent sur
Tlemcen et Ain Témouchent , mais un marabout rebelle les combat , ce qui permet
à Ain Témouchent de bénéficier d’une paix relative en attendant la crise
Fatimide et l’arrivée des Almoravides sur la région en 1070. A ces derniers, succèdent
les Almohades et lors de l’invasion hillalienne , une de ces tribus , les Béni
Ameur s’installe à Ain-Témouchent.
Renommée pour sa combativité,
cette tribu résistera au Turcs en s’alliant avec les Espagnols qui se dirigent
vers Tlemcen.
Le vent tourne et en 1542 le truc
Hassan Pacha combat à Ain-Témouchent et un an après le compte Alcaudété ,
essayant de reprendre Tlemcen avec l’aide des Béni Ameur, n’y parvient pas. Cette
tribu affronte, seule, les Trucs à nouveau.ce qui lui permet d’avoir la paix
pendant deux siècles.
Mais les luttes continuent entre
tribus et particulièrement avec les Hachem. Signalons que des fractions des
Béni Ifren s’appellent les Ouled Zéir et Oules Khalfa. Et bientôt c’est
l’entrée en scène de l’Emir Abd el Kader.
Trois tribus se mettent au
service d’Abd el Kader en 1832 : les Béni Ameur, les Hachem et les Ghéraba. L’Emir,
avec l’aide de celles-ci s’avance vers Tlemcen ou se trouve encore les Turcs et
les Kouloughlis.
Le kahlifa d’Ain Témouchent
regroupe sa population, mais en 1842, les Français reprennent l’offensive vers
Tlemcen et Si Ahmed Ould Bouazza cesse son combat. Après la reprise définitive
de Tlemcen, un poste militaire est créé à Ain Témouchent en 1843.
Ce sont des troupes du 81 de
ligne qui s’établissent dans ce camp qu’elles construisent au-dessus de l’oued
Senane.au sud-ouest de la ville que nous avons connue.
C’est le capitaine Safrané qui
est le commandant de cette ébauche de ville à l’européenne. Il établit un plan
d’extension de cet embryon d’agglomération de la « Source des chacals »,
Traduction du nom arabe d’Ain-Témouchent.
Le Générale Pelissier qui commandait la province D’Oran avait
raporté au gouverneur générale les résultats des travaux d’une commission
donnant un avis favorable à la création d’un centre de population à la place du
camp militaire. le décret fut signé le 26 décembre 1851 par le Président de la république,
le Prince Louis Bonaparte. Ainsi Ain Témouchent succédait à Sufat, à Oued
Senane , à Albulae.
A l’origine, la ville était
circonscrite dans l’enceinte fortifiée formant un quadrilatère par le boulevard
Safrané, les boulevards Négrier et Denfert-Rochereau et la rue Baudin.
Au-delà de quadrilatère, on crée
a partir 1887 et jusqu’en 1908, le quartier Saint-André au N.O. et celui du
Nord et le troisième est situé vers le S.O. Insensiblement l’étendue de la
ville s’étend aux quatre points cardinaux, avec la création du quartier Saint
Jules, de l’hôpital, du cimetière ,du jardin public. L’ancien village nègre est
devenu le douar Gueraba.
On voit s’installer, avant la
Seconde Guerre mondiale, une distillerie, des immeubles à étages, les
docks-silos de la coopérative des blés, le quartier Orsero.
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