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15 décembre 2011

Le Parc national du Djurdjura

Parc national du Djurdjura : Réserve de la biosphère mondiale


Choisie pour sa beauté exceptionnelle, son intérêt scientifique, le parc national du Djurdjura est érigé en réserve de la biosphère par l’Unesco depuis 1997. Le parc a été créé pour la première fois en 1925 par le gouverneur d’Algérie. Sa création avait pour mission essentielle la protection des espèces animales et végétales que renferme ce territoire. Après l’indépendance, le cadre institutionnel du parc a été réhabilité le 23 juillet 1983, par un décret présidentiel.



Située dans la région tellienne centrale, à 40 Km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, à 30 Km au nord du chef-lieu de la wilaya de Bouira et à une dizaine de Km de Tassaft , cette réserve naturelle d’une superficie de 18 550 ha, se distingue par ses paysages diversifiés. Ainsi, son territoire abrite des habitats forestiers qui s’étalent sur une superficie d’environ 3469 ha, dont les essences dominantes sont le cèdre, le chêne vert et le pin noir. Il est composé de peuplements des quatre forêts dominantes : Boudjurdjura et Aït Ouabane sur le versant nord, Oued Sahel et Azrou sur le versant sud. Comme il compte aussi des pelouses totalisant une superficie de 8300 ha. Ces dernières contiennent une végétation particulière en relation avec les conditions d’altitude. Elles constituent des terrains de gagnage et de nourrissage de la faune sauvage notamment les rapaces. 

A ces deux ensembles s’ajoutent les falaises et les escarpements rocheux regroupés essentiellement dans trois ensembles physionomiques ; le Haïzer, l’Akouker et  Lalla Khedidja avec son pic culminant d’une altitude de 2308 m. 

Ils se manifestent par plusieurs sous unités tels que les barres rocheuses, Azrou Mendes, le belvédère d’Akhardous, Taltat, Azrou N’Tirourda et Azrou N’Thor etc. Les grottes et les gouffres font partie aussi du relief qui compose cette zone montagneuse. Parmi ces grottes, on trouve la grotte du macchabée, profonde de 275m, elle doit son nom à l’existence d’un cadavre momifié depuis sept siècles ainsi que la grotte de l’ours, située à l’Akouker.



Celle-ci doit également son nom à l’existence d’un crâne d’ours trouvé à cet endroit. Elle renferme aussi des dents, des ossements et des squelettes divers (singes et animaux domestiques). Une troisième grotte d’une profondeur de 230m, est située dans le versant sud de Ras Timedouine à 2000m d’altitude, la grotte de glace constitue une glacière souterraine et abrite de nombreux coléoptères. Le territoire comporte le plus grand gouffre d’Afrique nommé gouffre du léopard, situé à l’Akouker avec une profondeur de 1115m. La région est connue, également, pour sa richesse hydrique. Les cours d’eau prennent deux voies de migration gravitaire ; des écoulements de
surface dont 8 oueds permanents et des
écoulements souterrains qui donnent naissance à plus de 300 sources de résurgence. 


Situé à 1700 m d’altitude, le lac Goulmim est le seul dans cet étage en Algérie. En raison de sa situation géographique (chaîne de montagnes allongées d’est en ouest), son climat est humide à variante fraîche dont la pluviométrie dépasse 1500mm / an. De décembre à avril, la neige peut atteindre 2 m d’épaisseur sur les sommets. La flore est représentée dans le Djurdjura par près de 1100 espèces, soit 1/3 de la flore algérienne dont 33 espèces protégées, soit 14,60% des espèces protégées en Algérie.

Le parc renferme environ 140 espèces qui sont rares ou menacées et 111 espèces médicinales. A celles-ci s’ajoutent 90 espèces de champignons et 52 espèces de lichens. Outre la couverture végétale diversifiée, le parc protège 30 espèces de mammifères, dont une espèce probable (le serval), une espèce rarissime (le lynx caracal), une espèce rare (l’hyène rayée) et une espèce assez rare (le chat sauvage). 

On trouve aussi, dans le Djurdjura, 121 espèces d’oiseaux. Quant aux reptiles, on a recensé 17 espèces : le scinque ocellé, la tortue grecque, le lézard vert européen et la vipère aspic. Par ailleurs, l’existence à l’intérieur du parc, des lieux de culte tels que Thamgout N’ Haïzer, Thamguiguelt et Lalla Khedidja, témoignent de la survivance des pratiques ancestrales. Ce territoire compte aussi les traces d’un passé récent, à savoir la stèle de Si Lahlou (lieutenant de la guerre de libération) à Tikjda et la stèle érigée à la mémoire du colonel Amirouche.

Ainsi, le Djurdjura recèle des sites naturels d’une splendeur remarquable et des sites historiques d’une valeur incontestable. C’est pourquoi, le respect d’un équilibre naturel et socioculturel s’impose, actuellement en favorisant l’interdépendance entre le tourisme, la culture et l’environnement.

Source : Djedjiga Rahmani, Journal « El Watan » du 18/19 juillet 2008

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